N'en doutez plus, je suis moi-même.
Contrôlez donc mon numéro
attribué dès le baptême
et qui contient plus d'un zéro.
Vous soupçonniez un stratagème,
peut-être un citoyen de trop,
venu en France par radeau
vous créer de nouveaux problèmes.
Monsieur l'Agent , voici la preuve,
recto verso, que je suis moi.
Je n'apporte aucune idée neuve
de l'étranger. Je suis honnête.
En République, il serait bête
de douter de ma bonne foi.
Chaunes
Où est-il, le tombeau de cet hurluberlu,
sur l’animalité remportant ses victoires,
qui inventa l’amour et se couvrit de gloire ?
Pourquoi ne sait-on plus ce qu’il est devenu ?
Avant lui, les désirs suffisaient à l’Histoire.
Le sentiment aurait passé pour saugrenu.
Sans travailler, il changea tout, cet inconnu,
qui ne laissa de lui pas la moindre mémoire.
Où prit-il cette idée ? Qu’a-t-il fait de nos vies ?
Arpentait-il tout seul le pavé médiéval,
armé de son courage et fier de sa folie ?
Ou fut-il ménestrel, dans les forêts de France,
quand Barbe-Bleue brisait, pour s’amuser, des lances,
bien après Vaucouleurs, sur les chemins du Mal ?
Chaunes
Est-ce une erreur, est-ce un caprice ?
Il m’a semblé, chers Parigots
qu’il manque encore à l’édifice,
pour célébrer le Père Hugo
une œuvre dont on n’a dit mot
qui mériterait son office,
sur le parvis, pour les badauds,
sans ironie, sans maléfice,
la statue de Quasimodo.
Chaunes
Le train repart.
Le monde avance.
J'ai du retard
sur mon enfance.
Où vont les arts?
Où va la France ?
Dans son regard,
plein d'espérance,
je lis pourtant
qu'un autre temps
dont j'ai envie
viendra demain,
avec le train
vers la vraie vie.
Chaunes
L'art aujourd'hui est minéral.
Il suffit de lui prêter vie.
Pourquoi chercher un animal?
L'objet peut tenir compagnie.
Les froids reflets sur un métal
et les écrans qui se déplient,
les avatars qui nous épient
et rient car tout leur est égal,
l'intelligence artificielle
et la bêtise naturelle
nous envahissent au galop.
Nos lendemains sont virtuels,
car le réel est trop cruel
pour qu'on veuille le mettre en mots.
Chaunes
Où est-il, le tombeau de cet hurluberlu,
sur l’animalité remportant ses victoires,
qui inventa l’amour et se couvrit de gloire ?
Pourquoi ne sait-on plus ce qu’il est devenu ?
Avant lui, les désirs suffisaient à l’Histoire.
Le sentiment aurait passé pour saugrenu.
Sans travailler, il changea tout, cet inconnu,
qui ne laissa de lui pas la moindre mémoire.
Où prit-il cette idée ? Qu’a-t-il fait de nos vies ?
Arpentait-il tout seul le pavé médiéval,
armé de son courage et fier de sa folie ?
Ou fut-il ménestrel, dans les forêts de France,
quand Barbe-Bleue brisait, pour s’amuser, des lances,
bien après Vaucouleurs, sur les chemins du Mal ?
Chaunes