LE VERS LIBRE ET L’ALEXANDRIN
« Je suis libre, vois-tu, sans aucune contrainte !
Disait un jeune vers au vieil Alexandrin,
Peu m’importent mes pieds, je suis contemporain,
Je n’ai plus à rimer pour laisser mon empreinte.
S’il me faut concourir, je n’ai que peu de crainte
D’affronter le regard d’un juge souverain,
Je peux tout me permettre et demeurer serein
Sans risquer d’être exclu pour une règle enfreinte.
- Qu’il doit être grisant, lui répondit l’aïeul,
D’être ainsi libéré, mais te voilà bien seul,
Car personne n’est là pour répondre à ta rime.
A manquer de repère, on finit par vieillir
Bien prématurément... Prends garde à la déprime,
Totale liberté nuit pour en bien jouir ! »
Daniel Simonelli