L’ode est un petit poème lyrique qui exalte les sentiments les plus intimes du poète. Il se compose, en principe, de 3 strophes de six vers en octosyllabes ou décasyllabes. Les thèmes de prédilection sont l’amour, la mort, la patrie, la nature, la religion. On peut faire une ode aux valeurs du sport ou encore à un personnage qui nous touche comme un proche (après la bataille de Victor Hugo), un musicien, un peintre (comme le fait Théodore de Banville), le temps qui s’enfuit (quand je suis vint ou trente mois de Ronsard), à la nature (l’aubépin de Ronsard).
Prince de la poésie, Ronsard exprime sa passion pour la beauté, l’amour, la nature et la mythologie. Il puise d’ailleurs dans les récits anciens pour nourrir son imaginaire. Les mots se font écho pour créer des émotions intenses et des images saisissantes.
O toi, Recyclerie des cadavres exquis
O toi qui sculpte les nuages
Qui jouent avec soleil ou lune
Quand roule le sable des dunes
Sur ton grand livre au mille pages
Tu déposes des océans
Qui galopent libres aux vents
Tu inscris des fleurs, des oiseaux
Des étoiles et des chevaux
Tu composes des opéras
Avec le parfum des jonquilles
Et les éléphants du Kenya
Les termitières et les ruches,
Papillons et poissons volants,
Tu aimes l’harmonie
Et parce que le bonheur
Est dans la création
Avec humilité
Lorsque le jour se lève
Venise et la lagune
Sont sorties de la brume
Et flottent dans les airs...
O toi, la poésie,
Tu offres des rêves à l’infini
Sous les galaxies.…
Martial Maynadier
Ode à la libellule
Oh, toi,
Libellule semblant frivole,
Si légère quand tu t’envoles,
Tu viens effleurer le silence
Avant que d’entrer dans la danse,
Car bien souvent tu batifoles,
Dans les marais, les herbes folles !
Quand ton corps qui paraît si frêle,
Laisse enfin déployer ses ailes…
On dirait bien un livre ouvert
Sur une plume aux tons bleu-vert
Qui sèmerait à travers ciel
Des vers aux teintes de pastel.
La poésie… me direz-vous ?
La grâce était au rendez-vous !
Tantôt diaphane, évanescente,
Etincelante ou bien vibrante,
Dans un éclair parfois très doux,
Serais-tu nymphe ou bien bijou ?
Marie Prestat-Lys
Ode à l’étoile
O toi, l’étoile de mois d’août
Qui m’offrait des rêves si doux
Quand mon père couchait l’histoire
Sur son fabuleux écritoire
Tu l’éclairais de tes rayons
Qui scintillaient sur son crayon.
Rappelle-toi ces chevaux libres
Qui galopaient en équilibre
Quand ils célébraient Aïda
Dans les jardins de l’Alhambra
Toi dans ta robe merveilleuse
Tu jouais les entremetteuses
Entre la mer et le rocher
Rêveuse, partais chevaucher
Dans la forêt de Brocéliande
Avec les lutins de la lande
Alors je rêvais au matin
Où je te trouverais enfin.
Mireille HEROS