Jean de La Ville de Mirmont
naît à Bordeaux le 2 décembre 1886 dans une famille protestante bordelaise. Son père,
Henri, est un professeur de lettres reconnu pour ses traductions de Cicéron
En 1906, après de brillantes études de lettres Jean de la Ville de Mirmont devance l’appel en
1906 et s’engage dans l’infanterie. Au bout de deux ans, il est réformé pour raison de santé. A 22 ans, il s’installe à Paris et entre comme
fonctionnaire à la préfecture de la Seine où il est chargé de l’assistance aux vieillards. Il retrouve son ami d'enfance François Mauriac et développe une grande activité littéraire jusqu’à l’arrivée de la guerre en 1914.
Il est mobilisé avec le grade de sergent au 57e régiment d'infanterie. Il a 27 ans. Il meurt au front de Verneuil sur le Chemin des Dames le 28 novembre 1914 enseveli par un obus en novembre de la même année, sur le Chemin des Dames. On retrouvera sur son bureau le poème « Le grand voyage »
Cette fois mon cœur, c’est le grand voyage.
Nous ne savons pas quand nous reviendrons.
Serons-nous plus fiers, plus fous ou plus sages ?
Qu’importe, mon cœur, puisque nous partons !
Avant de partir, mets dans ton bagage
Les plus beaux désirs que nous offrirons
Ne regrette rien, car d’autres visages
Et d’autres amours nous consoleront.
Cette fois, mon cœur, c’est le grand voyage.
Jean de la Ville de Mirmont
Les œuvres de Jean de la Ville de Mirmont
- Les Dimanches de Jean Dézert, 1914, roman inspiré de sa carrière de fonctionnaire
- L'Horizon chimérique, recueil de poèmes posthume, dont le très célèbre "Vaisseaux, nous vous aurons aimés" mis en musique par Gabriel Fauré et plus récemment par Julien Clerc
(sur l'album Si j'étais elle).
En 2008, les éditions Grasset ont repris ces deux oeuvres, suivies de "Contes", dans la collection "Les Cahiers rouges".
Je me suis embarqué sur un vaisseau qui danse
Et roule bord sur bord et tangue et se balance.
Mes pieds ont oublié la terre et ses chemins ;
Les vagues souples m’ont appris d’autres cadences
Plus belles que le rythme las des chants humains.
À vivre parmi vous, hélas ! avais-je une âme ?
Mes frères, j’ai souffert sur tous vos continents.
Je ne veux que la mer, je ne veux que le vent
Pour me bercer, comme un enfant, au creux des lames.
Hors du port qui n’est plus qu’une image effacée,
Les larmes du départ ne brûlent plus mes yeux.
Je ne me souviens pas de mes derniers adieux...
Ô ma peine, ma peine, où vous ai-je laissée ?
Voilà ! Je suis parti plus loin que les Antilles,
Vers des pays nouveaux, lumineux et subtils.
Je n’emporte avec moi, pour toute pacotille,
Que mon cœur... Mais les sauvages, en voudront-ils ?
Jean de la Ville de Mirmont
Mireille HEROS